jeudi 22 octobre 2020

L'enseignante diversitaire de l'Université d'Ottawa s'excuse, se repent, demande l'établissement d'un index de mots à proscrire en classe


Verushka (à l’anglaise) Lieutenant-Duval, cette professeure suspendue par l’Université d’Ottawa, s’est entretenue avec Patrick Roy de la SRC sur l’affaire qui la concerne. Mme Lieutenant-Duval a été suspendue par son université pour avoir utilisé un terme tabou lors d’une leçon sur la théorie queer.

Le cours (ART3117) en anglais de Veruschka Lieutenant-Duval porte sur la représentation des identités sexuelles dans les arts visuels.

ART3117 : Art and Gender. Exploration des identités sexuelles et de genres à travers l’étude des pratiques et des théories artistiques modernes et contemporaines : féminisme, masculinité, études gaies et lesbiennes, les enjeux de la transsexualité, etc.

Un cours bien diversitaire, à la pointe du correctivisme politique et sexuel.

Le 23 septembre, elle donne son cours en ligne. À l’origine, le terme « queer » était une insulte, leur a-t-elle expliqué. La communauté gaie s’est réapproprié le mot et l’a vidé de son sens initial (bizarre) pour en faire un puissant marqueur identitaire. En langage savant, cette récupération s’appelle la « resignification subversive ». Il y a d’autres cas célèbres, a expliqué la prof à ses étudiants. Aux États-Unis, par exemple, la communauté noire s’est réapproprié l’insulte raciste « nigger ». Tollé. Déchaînement. Elle est suspendue par l’Université d’Ottawa. C’est bien sûr totalement hors de proportion.

La voici donc ce mercredi qui s’explique au micro de Patrick Roy qui n’ose pas prononcer non plus le mot tabou. Alors qu’en français, le mot est nettement moins chargé de connotations racistes. Il suffit de penser à la négritude, fièrement revendiquée. Pour l’auteur Dany Laferrière, « Le mot “nègre”, il va dans n’importe quelle bouche ».

Écoutez cet entretien. Si le temps vous manque, sautez les 7 premières minutes. La professeure qui ne cesse de s’excuser, clamant son orthodoxie. Elle regrette que l’université n’ait pas communiqué une liste des mots interdits pour permettre à tous de mieux respecter la « diversité », de ne pas avoir publié un index de mots à proscrire en classe. Si seulement cet index de mots interdits avait été publié, elle, si orthodoxe, s’y serait pliée et elle n’aurait pas péché.

D’ailleurs, on lui a fait comprendre qu’elle ne devrait sans doute plus parler d’Indiens (elle n’ose bien sûr pas dire le mot, elle parle du « mot qui commence en I ») quand elle aborde l’art autochtone dans son cours.

Elle a également décidé de retirer des œuvres afro-américaines de son programme pour ne pas choquer les militants radicaux. La censure radicale intériorisée. 

Elle s’est dit encouragée que la ministre de l’Enseignement supérieur, Danielle MacCann, quand celle-ci a annoncé qu’il faudrait embaucher plus de professeurs provenant de la diversité, dont des personnes noires. Y compris si Mme Lieutenant Duval devait pour cela perdre son poste pour une personne dont l’attribut majeur serait d’être issue de « la diversité » ? Car, qui dit discrimination positive, dit discrimination négative pour d’autres.

 

Notons le français de cette « professeure » : « donner mes excuses » (calque de « give my apologies ») à la place de présenter ou offrir mes excuses ; « c’est d’un barbarisme sans mot » plutôt que « d’une barbarie », un barbarisme étant une faute contre le langage soit dans la forme, soit dans le sens du mot. Étudier en anglais à Concordia et à Bishop’s a aussi un impact. Bien que de plusieurs commentaires sur son passage comme enseignante à Concordia lui reprochent de mal parler anglais…

Vérouchka Lieutenant-Duval travaille actuellement sur la (non) figuration des seins atypiques (plus particulièrement tubéreux) dans la culture visuelle occidentale.

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